Brune Boyer
bijoutière-plasticienne, pédagogue, chercheuse…
Depuis plusieurs décennies j’entretiens une « conversation » avec le bijou.
Celle-ci a commencé par une pratique d’atelier à laquelle je passais la majorité de mes journées. Puis se sont agrégées d’autres expériences comme la participation à des associations qui se dédient à la promotion du bijou contemporain, l’enseignement et la recherche théorique.
D’interrogations en interrogations, j’en suis donc venue à me plonger dans une recherche en anthropologie qui m’a permis d’appréhender le caractère protéiforme de cette pratique. En effet, l’atelier s’est révélé être un lieu d’échanges et de circulations qui a réuni toutes sortes d’expériences. Au-delà d’être un lieu d’exécution, il est l’endroit où s’opèrent des tissages et des assemblages qui incluent différents savoirs et différents questionnements.
L’ambition de ce site est de réunir ce qui façonne ma manière d’être bijoutière-plasticienne et de partager cet ensemble avec vous.
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Créations
En faisant des bijoux j’ai l’impression d’entretenir une conversation avec un locuteur de longue expérience. Il me met continuellement en mouvement parce qu’il semble échapper en permanence à la tentation de maîtrise : sa plasticité me fascine, il prend forme autant qu’il fait exploser les formes. Il oblige à accepter l’incertitude et le tâtonnement pour engager dans des formes du « faire » qui renoncent à la répétition de gestes et d’idées pré-établies. Ce n’est pas toujours confortable mais cela maintient vivant.
Bijoutière-plasticienne depuis 1990, j’ai participé à de nombreuses manifestations en France et à l’étranger. Mes créations sont présentes dans les collections de l’UCAD, du Fnac, la Fondation Danner à Munich et au Swiss national Museum de Zurich.
Enseignement & formations
Depuis 1998, je partage mon activité de bijoutière-plasticienne avec l’enseignement. Il fait partie de mes manières d’ »être bijoutière ». L’accompagnement au développement de nouvelles générations de bijoutiers et les échanges pédagogiques engagent dans des remises en questions propices au mouvement. L’ambition est de mettre mon expérience à la disposition des personnes qui souhaitent explorer le domaine du bijou pour éclairer les chemins en train de se faire. L’enjeu est d’aider chacun à chercher sa propre façon.
Recherche
Entre 2011 et 2020 j’ai entrepris d’endosser la casquette d’ethnographe pour explorer une nouvelle manière d’interroger le bijou. La proposition a été d’adopter l’ethnographie pour une plongée « radicale » dans la pratique et tenter d’y saisir le devenir « contemporain » d’un bijou.
Depuis que j’exerce en tant que bijoutier contemporain, je ne cesse d’interroger l’objet de ma pratique. La question « qu’est-ce que je fabrique ? » l’accompagne sans cesse. Elle me pousse à chercher chaque fois de nouveaux points de vue. À l’atelier ces déplacements continuels ont donné lieu à différentes séries de bijoux qui voulaient chacune envisager une question. Se mêlaient alors des recherches de définition du bijou et des recherches plastiques, pratiques, techniques pour transcrire matériellement diverses acceptations du bijou. Mais plus j’acquiers de l‘expérience dans mon atelier, moins j’arrive à décrire de façon claire ce que j’y cherche. Lorsque je pense m’approcher de mon objet il échappe ailleurs, ce qui me rappelle les pages de Gaston Bachelard sur la quête de l’alchimiste.
Collaborations
Générations après générations, d’écoles en associations, les bijoutiers contemporains ne cessent de chercher comment définir leur pratique et comment la faire connaître au-delà de leur propre cercle. Le nombre de regroupements attestent de ce besoin commun auquel je n’ai pas échappé.
D’autre part, apprivoiser la solitude et les incertitudes liées à la pratique d’atelier ne s’est pas fait sans la ressource que j’ai trouvée en prenant une part active dans différentes associations, parmi lesquelles Corpus, La garantie, association pour le bijou, D’un bijou à l’autre