De la technique à l’objet : apprendre le geste pour donner vie au bijou

Le métier de bijoutier-joailler s’est longtemps transmis dans une relation de maître-apprenti. À partir du XIXe siècle, différents manuels paraissent, dont le titre laisse entendre la volonté de documenter l’apprentissage.

Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers Planche 1ère, tome VIII, Orfèvre-bijoutier


Selon Alfred Boitet (1957), le manuel se veut « l’indispensable serviteur de celui qui ne veut ignorer ni les ressources qu’offrent toutes les matières précieuses […] ni les tours de mains qui sont le fruit d’une longue expérience ». Pourtant les auteurs ne parviennent pas à atteindre ce but et la transmission du métier reste ancrée dans l’oralité. Les gestes et les techniques, emprunts de la personnalité de chaque praticien, résistent à la transcription écrite. L’exemple d’un sujet donné aux étudiants de l’atelier « bijou contemporain » d’un centre de formation professionnel nous permettra de montrer comment encourager l’incorporation des gestes et comment inciter chacun à découvrir les techniques qui lui sont propres pour développer ses compétences et habiletés.